C'était comme si un manteau c'était posé sur Paris, drapant la ville d'un voile blanchâtre et  épais. Dans ces conditions, parcourir les rues de la capitale française restait dangereux, mais pour la silhouette déambulant entre les voitures éventrées, cela relevait de la simple survie - en effet, ses réserves de nourriture s'amenuisaient de jour en jour, et préférant ne pas se retrouver sans rien au dernier moment, le jeune homme avait préféré quitter son abri de fortune pour se mettre en quête de ravitaillement.

De toute façon, il comptait changer de planque depuis quelques jours, aussi avait-il pris soin d'emmener toutes ses affaires dans son sac à dos. Ce dernier, de style militaire, Diego l'avait trouvé il y a longtemps déjà, dans les sillages laissés par les infectés. Les yeux sombres de l'espagnol scrutaient depuis un moment déjà une entrée en relativement bon état, donnant accès à un immeuble typiquement résidentiel - le jeune homme espérait donc y trouver quoique ce soit d'utile.

Plus tard

— Putain ! Seuls ses réflexes, taillés par des années à survivre dans ce monde en déchéance, sauva Diego - alors qu'il remplissait son sac de diverses trouvailles, dont de précieuses boites de conserve étonnamment intactes, il avait entendu des grognements soudains en provenance d'un tas d'habits et autres déchets abandonnés depuis longtemps. Sautant sur le côté, s'encastrant à moitié contre le frigo, il esquiva un puissant coup de main d'un rôdeur. L'espace d'une seconde, l'espagnol observa l'infecté, dont la face presque entièrement recouverte de champignons ne laissant aucun doute quand à son stade d'infection.

Le coeur cognant à tout rompre, Diego réagit à l'instinct, faisant sa hache tactique, jamais bien loin de sa main, s'encastrer dans le crâne de l'infecté, le faisant s'effondrer dans un râle macabre. Mais le jeune homme le sait, le bruit causé par ce bref affrontement a sûrement réveillé d'autres rôdeurs, puisque déjà il entend du grabuge à l'étage. Prenant une inspiration, il dévale les escaliers de l'immeuble à toute vitesse, manquant de se rompre le cou plus d'une fois. Derrière lui, trois infectés, des coureurs, le poursuivent en hurlant, leurs cris déchirant l'air calme du matin.

Comment j'fais faire pour m'en débarrasser ?

Cette pensée hante l'esprit du jeune homme tandis qu'il se retrouve dans la rue, où les cachettes se font plus rares, et les espaces plus ouverts. Sa seule chance serait de profiter de ses quelques secondes d'avance sur les infectés pour se planquer quelque part, et attendre qu'ils passent. Si seulement il faisait partie d'un groupe, plutôt que de galérer seul dans les rues parisiennes, le visage émacié, épuisé et sous pression de trois coureurs ...

@Daya Sharma